Enfance..... ne rime pas toujours avec espérance
Certains ne trouveront pas le contenu de ce billet en accord avec la célébration de la fête des enfants qui a lieu le 5 mai.
Mais justement; puisque les enfants sont à l'honneur, on ne peut pas ignorer qu'ils sont aussi le sujet de nombreux faits divers et reportages dans les médias qui constatent des choses fort peu réjouissantes.
Enfance rime au Japon avec décroissance.
Une enquête statistique publiée début avril fixe le nombres d'enfants de moins de 15 ans à 16, 17 millions de jeunes, soit 12,7% de la population. Une baisse constante qui dure depuis 34 ans, alors que la courbe avait connu des pics et des creux depuis qu'on a commencé à compiler ces statistiques en 1950.
La préfecture qui compte le plus d'enfants est Okinawa avec 17,5% de la population, celle qui est la plus déficitaire est Akita avec seulement 10,8% de la population. Notre préfecture, Aichi, se place plutôt en haut du tableau avec le chiffre de 14%.
Dans une petite commune de montagne nommée Saï-kuri-chô, dépendante de la ville d'Okazaki et comptant 54 familles, soit une population de 210 personnes, la municipalité a décidé de récompenser les familles à la naissance de leur quatrième enfant avec la somme de 100 000 yens.
Il faut que les 4 enfants aient moins de 20 ans.
La mesure a été adoptée par les habitants lors de la fête de fin d'année qui les réunissait tous.
En fait il y a au Japon des communes de taille plus importante qui accordent une aide sous la forme d'une somme d'argent payée à la naissance du 3ème enfant, mais c'est très rare au niveau des toutes petites communes comme Saï-kuri-chô.
Deux familles vont y avoir droit cette année selon le journal. Voici la photo de Kumiko Sakaï et de ses 4 bambins: elle dit qu'elle est un peu confuse de recevoir cette somme dont ne peuvent pas profiter d'autres habitants, mais que cela va l'aider ......
Pour ma part, je pense sincèrement que 100 000 yens est une somme complètement dérisoire.
En tout cas ses enfants ont l'air tout joyeux ce qui n'est pas le cas de ceux victimes de maltraitance, brutalités de la part de leurs pairs, voir d'agressions sexuelles qui, comme en France, défraient la chronique.
Enfance rime avec violence:
Depuis le début de l'année il y a eu plusieurs crimes horribles commis par de très jeunes gens, souvent mineurs, à l'encontre d'adultes de leur connaissance et aussi de camarades du même âge.
Le ministère de l'éducation et de la culture avait, à la fin février, enregistré pour notre préfecture d'Aichi 5 cas d'enfants de moins de 15 ans qui était en grand danger; les critères déterminant cette classification étant plus d'une semaine sans présence à l'école et sans possibilité de s'assurer de leur état de santé, et (ou) la présence avérée d'un danger physique et psychologique; ainsi que 14 cas d'enfants menacés; les critères étant dans ce cas un danger avéré causé par l'environnement extérieur à l'école. Ces chiffres, qui ne sont probablement que le sommet de l'iceberg sont respectivement de 232 et 168 au niveau national, les collègiens en composant la plus grande partie.
Parmi les enfants considérés comme 'en grand danger', il y a des enfants qui refusent de sortir de chez eux, d'autres dont on ne retrouve pas la trace, soit parcequ'ils sont partis sans laisser d'adresse ou ont fugué, d'autres qui ont des problèmes avec la police. Les enfants 'menacés' sont des jeunes qui découchent ou ont des relations avec d'autres jeunes plus âgés, déjà sortis du système scolaire ou des adultes.
Le Japon qui faisait traditionnellement une confiance aveugle dans ses institutions scolaires, avec même une tendance à déléguer toutes responsabilités à celles-ci, est en train de reconnaître que l'école ne peut pas tout.
C'est ce que tendraient à prouver des chiffres très alarmants publiés dans le journal il y a 2 jours et qui dénoncaient l'impunité dont auraient bénéficié des prédateurs avérés et condamnés, membres du personnel éducatif de notre préfecture.
Il s'agit d'enseignants mis en cause pour des faits divers qui vont de la conduite en état d'ébriété, accidents de la route, vols; et, vis à vis des élèves, de brimades verbales, aux violences physiques et pédophilie.
De fait le graphe ci-dessous montre une augmentation inquiétante des actes de pédophilie (couleur plus foncée), au sein des comportements répréhensibles commis par le corps enseignant:
La préfecture d'Aichi a très longtemps eu le plus triste record d'actes de violences physiques (châtiments corporels) perpétrés sur les élèves mais la loi est censée être maintenant très stricte. Néanmoins sur les 24 cas d'enseignants mis en cause en 2014 pour des faits punis au code pénal, on trouve encore 8 cas de châtiments corporels.
Le journal dénonce cependant le fait que ces 8 cas avérés de violences physiques n'ont pas été classées sous leur vraie dénomination, autrement dit que les autorités de régulation du corps enseignant pour notre préfecture a sciemment masqué ou minimisé les faits.
Les faits dont étaient accusés les enseignants sont par exemple; une gifle donnée à une éléve de deuxième année de primaire par un instituteur ayant une cinquantaine d'années, gifle tellement violente que la petite fille était tombée de sa chaise. Après enquête dans l'établissement, on avait découvert que le même instituteur avait frappé à la tête une autre fille du même âge avec une règle. Il y a aussi des cas de violences verbales avec insultes aux élèves, mais la commission d'enquête n'a pas jugé bon de les qualifier pour ce qu'ils sont.
Selon le journal, le nombre de cas de pédophilie est à un niveau record depuis 10 ans, puisque sur les 24 cas denseignants mis en cause pour violences diverses, 15 l'étaient pour des actes de nature sexuelle. 9 personnes ont été révoquées avec interdiction d'enseigner, 6 ont été seulement été suspendues.
Pire, le journal affirme que, en ce qui concerne 5 d'entres eux, leurs délits n' ont pas été rendus public, c'est à dire qu'on ne connaît pas leurs noms, bien que l'on sache dans quels établissements ils exerçaient et la nature des actes commis. On se heurte ici à un problème légal qui autorise les victimes à refuser que l'on rende publique toute information concernant ce dont elles ont souffert. Mais dans cette décision quelle part de honte du côté des victimes et de leurs familles et d'intimidation de la part du corps enseignant....?
Le journal milite pour que la commission chargée de la surveillance de l'enseignement public adopte une attitude plus stricte et moins équivoque.
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