Ha-chô miso, le miso rouge d'Okazaki
Voici une autre idée de visite intéressante dans notre région. A une heure de Nagoya se trouve la ville d'Okazaki dont le château fait partie des 100 plus beaux châteaux du Japon.
Le 3 août aura lieu, le long de la rivière qui jouxte les jardins du château, un feu d'artifice renommé.
A proximité des bâtiments dans l'enceinte du château, il y avait un certain nombre de brumisateurs bienvenus dans la chaleur humide:
Mais nous étions à Okazaki pour visiter une fabrique de miso rouge, le célèbre Hachô-miso.
Rien de moins que le fournisseur de la famille impériale, la maison Kakukyû dont les murs ont abrité en 2006 le tournage du feuilleton 'Junjô Kirari' (disponible sur NHK on-demand, ICI).
L'entreprise Kakukyû a pour origine Hayakawa Kyûemon; l'existence de son commerce est attestée seulement à partir de 1645, malgré le fait que ses enseignes vantaient autrefois ses 600 ans d'histoire, mais la famille a, sans discontinuer, tenu les rênes de la société jusqu'au président actuel, Monsieur Hayakawa, 19ème du nom, qui porte le même prénom que son ancêtre.
Certains bâtiments ont été classés patrimoine culturel il y a une quinzaine d'années et des visites commentées et gratuites d'une demi-heure environ sont proposées sur place.
La visite comporte trois parties. Tout d'abord, la visite du petit musée dans lequel il y a des documents authentiques, vêtements, enseignes, outils etc.... et une mise en scène du processus de fabrication du miso rouge.
Les barils sont faits en cèdre du Japon et on trouve dans le musée un baril signé qui a plus de 100 ans. En fait certains barils encore utilisés actuellement sont très vieux.
La deuxième partie de la visite nous emmène dans l'entrepôt des barils. On appelle ces barils 'oke' 桶 et non 'taru' 樽; les premiers n'ont pas de couvercle imbriqué alors que les deuxièmes en sont munis.
Hachô miso est une variété de miso exclusivement faite à partir de haricots de soja, sans addition de ferment de riz ou d'une autre céréale. Des haricots de soja tout d'abord cuits à la vapeur et à partir desquels on va fabriquer un levain naturel. Puis on va y ajouter du sel et de l'eau et laisser le tout fermenter pendant au moins deux ans, une caractéristique importante de ce miso à la riche couleur chocolat qui a un goût tout à fait particulier, moins salé que d'autres variétés. Dans la plupart des autres régions du Japon, le miso fermente beaucoup moins longtemps et est fabriqué à partir de riz, de blé ou de mélanges de céréales, avec différents ferments ajoutés.
Une certaine quantité de 'tamari' suinte des barils et cela contribue certainement à la délicieuse odeur dans l'entrepôt.
Sur chaque baril sont entassées des pierres provenant des rivières avoisinantes, le poids total de celles-ci étant équivalent à la moitié de la quantité de miso dans le baril. Il faudrait plus de 800 ans, à raison de 200g par jour pour consommer le contenu de chaque baril!!!!
Entasser ces pierres est un véritable art dont la maîtrise nécessite une dizaine d'années d'expérience. La guide nous a même affirmé que ces empilements avaient toujours résisté aux tremblements de terre.
Une fois le baril rempli de la précieuse pâte de haricots fermentés, d'eau et de sel, on couvre le contenu avec une bâche puis le travail d'empilement des pierres commence. Chaque amas de pierres pèse trois tonnes! et nous voici prêts à attendre 'deux étés et deux hivers' selon la formule consacrée.
Nous voilà alléchés pour entamer la troisième partie de la visite: la dégustation de deux sortes de soupe de miso....et d'une glace si on veut, puis direction: la boutique!
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