Nagoya en français...ça continue!

Deuxième jour de la nouvelle ère impériale ici au Japon; nous voici en Reiwa.

Quand elle peint ou dessine, Ruchika est tout à l'expression des plus profonds de ses sentiments, dont chaque couleur traduit un aspect. Ses personnages ou les animaux qui peuplent ses oeuvres, elle les représentent dans des coloris qui n'ont rien à voir avec la stricte 'réalité' mais ce qu'elle ressent en les regardant.

C'est à environ 10 mois qu'elle a commencé à jouer avec le matériel de dessin de sa mère.

Une première exposition à l'âge de 8 ans puis, l'année dernière, un prix d'argent à la 41ème édition du concours national de dessin organisé chaque année par les Assurances Sumitomo et dont les lauréats voient leurs oeuvres exposées au Louvre à Paris depuis l'an 2001!
Le titre de l'oeuvre de Ruchika était: 「絵を描く道具たち」, 'Le matériel de dessin'

pour répondre au thème de l'année: 'Raconte-nous ce qui t’est le plus précieux !'
Pour voir les réalisations primées de ses camarades c'est ICI.

Ruchika a déjà plus de 150 oeuvres à son actif. L'année dernière en octobre elle a tenu une séance de peinture 'live' .

En ce moment elle s'intéresse particulièrement à certains problèmes de société et en particulier ceux qui touchent des pays d'Afrique. Sur une peinture qu'elle a nommée 'la girafe célébrité' (セレブキリン), elle a ainsi représenté une girafe portant des vêtements apparemment très onéreux et maquillée. Mais sur la bouche elle a un masque avec le motif d'un drapeau chinois.

Ruchika a comme autre thème la traite des esclaves venus d'Afrique dans l'Europe du 16ème siècle.
Son père étant Népalais, elle a une couleur de peau qui reflète ces origines métisses népalaise et japonaise et c'est une des raisons de sa sensibilité affirmée à toutes les formes de discrimination.

Chaque article de la série lancée par le Chûnichi est complété par un petit encart 'Energy word' dans lequel la personne qui a fait l'objet de l'article nous révèle ce qui la motive pour aller de l'avant.
Ruchika a choisi comme devise:  一寸先は闇 (issun-saki-wa-yami) ou 'il fait noir juste devant nous', c'est à dire que 'nul ne sait ce que l'avenir nous réserve'. Elle explique:

'Tout le monde me dit que je suis sombre, que je suis différente, mais personne ne sait ce que nous réserve l'avenir. J'ai donc décidé de le construire moi-même et de le peindre à mes couleurs. Je danse sans penser à rien sur de la musique hip-hop ou reggae que j'adore. Je me balance en regardant le ciel sur la balançoire installée par mon père dans le jardin qu'il a créé. Quand je trouve un nuage qui  a la forme d'un animal, je le fixe tranquillement et ça me délasse. '

En Reiwa, Ruchika va continuer son petit bonhomme de chemin avec ses rêves et leurs couleurs bien à elle.