Awaji Yumebutai
Pour consulter les billets du blog précédent, cliquer sur le bouton ci-dessus
En octobre dernier je suis allée pour la première fois dans l'île d'Awaji au large de Kôbe.
Nous sommes à la veille des commémorations du séisme du 11 mars 2011 mais mon premier souvenir de séisme au Japon a été celui de Kôbe le 17 janvier 1995 quand, en dépit de la distance qui sépare cette ville de Nagoya (environ 200km), nous avions été réveillés par une secousse à 5h46.
Le tremblement de terre s'est produit le long d'une faille, la faille de Nojima, qui traverse l'île Awaji . Ceux qui étaient ici à l'époque du séisme ont certainement encore en mémoire les photos impressionnantes des déplacements latéraux et verticaux du terrain sur la faille: ils pouvaient mesurer plusieurs dizaines de centimètres et jusqu'à près de 2 mètres. On peut maintenant visiter le parc Hokudan commémoratif de ce désastre.
L'automne dernier, ce qui me menait sur l'île d'Awaji, c'était l'intention de visiter un autre lieu qui, par force, s'est transformé en lieu de mémoire ou plutôt d'espoir, pour son architecte, ANDÔ Tadao: Le Awaji Yumebutai ( 淡路夢舞台 ).
Dans les années 1960, pour soutenir le développement économique du Japon, le pays conduisit de nombreux projets de terre-pleins ( umetate-chi 埋立地 ), en particulier dans la baie d'Osaka. On utilisa une partie de l'île d'Awaji pour y créer des terrains gagnés sur la mer.
Le projet 'Awaji Yumebutai' naquit du désir, en quelque sorte, de redonner à la nature un espace lui permettant de reprendre le contrôle de ce territoire détruit par les hommes et d'y permettre son épanouissement comme à l'origine. Le projet devait être terminé en 1998, mais le grand tremblement de terre Hanshin-Awaji frappa la région.
Le Yume-butai était situé à proximité de l'épicentre du séisme et il fallut revoir complètement les plans, les structures et la construction. Celle-ci s'acheva avec l'entrée dans le 21ème siècle en mars 2000.
Nous avons commencé par une visite de la serre. Le jardin devant abrite points d'eau, sculptures variées et de nombreuses essences végétales.
Les visiteurs sont frappés par la force qui se dégage de l'harmonie réalisée entre la technologie née du cerveau humain, les matériaux créés par l'homme et ceux offerts par la nature .
Après avoir traversé le jardin, on arrive à l'entrée de la serre Kiseki no Hoshi (奇跡の星の植物館), qui est, après Sakuya Konohan Kan (咲くやこの花館), la deuxième plus grande du Japon avec une superficie de 6,700 m2: c'est une structure composée de 2 rectangles d'acier et de verre qui se croisent et qui abritent près de 3000 espèces végétales différentes.
Le concept qui a guidé sa réalisation est le thème de la 'renaissance du jardin' ou comment replacer la nature dans des environnements urbains en béton, en occupant des espaces variés et quelquefois improbables, les trous et crevasses dans le béton, les intérieurs des bâtiments, l'espace en général dans toutes ses dimensions, étendues planes ou verticales, sombres et bien éclairées, humides ou pas.
On essaie également d'intégrer au végétal des créations industrielles et artisanales, en particulier de la région, céramiques et terres cuites variées, tuiles, points d'eaux....
Avec la serre Kiseki no Hoshi, le 21ème siècle crée et innove sur le terreau fertile de la tradition japonaise de la connaissance et de la maîtrise du végétal, art floral et paysagiste, recherche de l'harmonie entre la vie quotidienne, les saisons et les changements qui se manifestent dans la nature.
Après avoir flâné dans la serre, il était temps d'aller admirer les hauteurs du parc qui surplombent la baie d'Osaka, avec l'extraordinaire Jardin Hyakudan-en (百段苑), 100 enclos de 4,5m2 chacun, bâtis en terrasse à flanc de colline et dont les compositions florales changent avec les saisons.
Le complexe comprend un millier de fontaines et on a décoré certains bassins avec un million de coquilles St-Jacques.
Le parc et ses bâtiments constituent un endroit idéal pour organiser des événements publics ou privés. Quand nous y étions, il y avait le festival des groupes de danse Yosakoi.
Nous avons ainsi pu faire le plein d'énergie avant de reprendre le chemin de Nagoya!
Commenter cet article