Togakushi-jinja (1)
Après avoir fait le tour de Kagami-ike, j'ai repris la route pour aller au village de Togakushi.
J'avais réservé dans une auberge qui est à l'origine une halte pour pélerins, en japonais 'shuku-bô'. Le village en abrite un grand nombre car le Mont Togakushi a une très longue histoire comme site de pélerinage.
Il figure au répertoire des lieux de culte du Japon au même rang que le sanctuaire d'Ise, le plus sacré du Japon ou le temple du Mont Koya.
On dit que son origine remonte à 210 avant JC. Jusqu'à la fin du 19ème siècle c'était un complexe de nombreux temples bouddhistes. Deux sectes bouddhistes se sont longtemps affrontées pour gagner la suprématie sur la montagne qui abritait les différents points de culte: la secte SHINGON et la secte TENDAI, cette dernière étant finalement victorieuse.
Il était courant que les temples bouddhistes et les sanctuaires shintô cohabitent et on retrouve cela dans les villes japonaises contemporaines avec dans la plupart des quartiers un sanctuaire qui flanque un temple: les résidents passent de l'un à l'autre en fonction du but de leurs prières.
Après l'inauguration de l'ère Meiji, le gouvernement promulgua la séparation claire des 'divinités' bouddhistes et shintô et le territoire de Togakushi devint un territoire uniquement shintô.
L'ensemble du sanctuaire actuel comprend 5 lieux de prières: Togakushi Hôkô-sha, Hino-miko-sha, Togakushi Chû-sha, Togakushi Oku-sha et Kuzuryu-sha .
Mon auberge se trouvait à quelques pas du Chû-sha, le sanctuaire central.
Takayama-bô a une histoire longue de 180 ans! la maison propose des chambres très simples mais l'accueil est extrêmement chaleureux et la cuisine....... formidablement copieuse comme j'allais pouvoir m'en rendre compte.
Je voulais explorer le Chû-sha et le village avant le dîner.
A part les auberges, il y a plusieurs magasins de vanneries traditionnelles et le village est surtout réputé dans tout le Japon pour ses nombreux restaurants de soba, une trentaine qui rivalisent en qualité de menus.
Sur la photo ci-dessus on voit le matériel typique du restaurant de soba. Le grand panier pour faire refroidir les nouilles et, en haut à gauche, ce que l'on appelle le 'soba-dama' , un cylindre en bambou tressé, évasé aux deux bouts et que l'on a rempli avec des branches de cryptomères, l'arbre emblème du lieu. Le premier novembre de chaque année, on décore l'entrée des restaurants avec des 'soba-dama' fraichement réalisées pour fêter la rentrée du sarrasin de l'année.
A l'entrée du Chû-sha, on trouve des cryptomères vieux de 800 ans:
Les rues du village étaient abondamment bordées de fleurs et de feuillages luxuriants. Les plaques d'égouts sont joliment décorées de 2 petits oiseaux, des gobemouches narcisses (en japonais, 'kibitaki') qui se reposent sur une branche de bouleau blanc ('shira-kanba', en japonais).
Je suis rentrée à l'auberge et ai pris un bain dans la salle commune avant de me rendre dans la salle à manger pour un repas composé principalement de légumes du village et qui se terminait par un panier de soba. Beaucoup, beaucoup trop copieux mais absolument délicieux, surtout qu'il était accompagné par un verre de saké incroyablement parfumé!
J'ai eu un peu de mal à monter l'escalier....et je me suis écroulée dans mon futon!
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